libellés

mardi 8 mars 2011

Société | BANALISATION DE L'ALCOOL CHEZ LES JEUNES

« L'alcool tue lentement. On s'en fout. On n'est pas pressés. »
 Georges Courteline


« On se pose chez moi, et on descend une bouteille de rosé en regardant Dé&co ». Marie, étudiante en BTS, illustre à merveille la tendance actuelle. En groupe, à deux, ou seul, les jeunes n’ hésitent pas à se « mettre une race », même en semaine. Trop impatient d’attendre la fête du samedi soir pour se défouler, on « tise » dès le lundi en sortant de cours ou le vendredi avant de se rendre en boite de nuit, on organise un « before » à l' appart'. La consommation de spiritueux n'est plus occasionnelle.  
« La bière ça rafraichit, le vin ça va avec le repas. Et en soirée,  ça désinhibe, ça permet de faire des connaissances facilement et ça met l'ambiance ».Vincent, étudiant à Paris 8, fait à lui tout seul la promotion du produit. Cet enfant de la génération pub’, est largement influencé par le discours des fabricants d'alcool, dans lequel les risques engendrés ne sont jamais évoqués. Chaque alcool possède, selon lui, des propriétés, presque décrites comme vertueuses. « Un verre de rouge au dîner c'est bon pour le cœur! » déclare le jeune homme, en riant. A 20 ans, Marie estime qu'elle ne met pas sa vie en danger pour le moment, et Vincent pense que c'est moins dangereux de boire « en soirées posées » qu'en boite. Pourtant, il admet boire bien plus dans ce type de veillée qu'en discothèque où « les verres sont moins chargés » en alcool.
Décomplexée, la prise d'alcool se défait des codes qui la régissaient. On ne boit plus pour la convivialité, désormais on se retrouve, pour boire. «Parfois c'est un verre ou deux... Parfois c'est la bouteille ! ». Marie consomme régulièrement de l'alcool avec ses amies. Elle admet avoir un « problème avec l'alcool » mais nie être alcoolique. « Tous les gens autour de moi boivent de l'alcool, donc je ne me sens pas à part.».

La population étudiante, reconnue pour une utilisation excessive d’alcool, en fin de semaine, avec un pic le samedi soir, étale sa consommation du lundi au dimanche, sans toutefois réduire les quantités, ce qui inquiète les spécialistes. Malgré plus de 45000 décès annuels causés par l'alcool en France, la LMDE compte pas moins de 62 % d'étudiants adeptes du liquide. "Le pastis, c'est comme les seins. Un c'est pas assez et trois c'est trop". Fernandel nous a dit quelle était la bonne dose, restons en donc là!

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